Le consentement en éducation à la sexualité : un outil pour prévenir les violences à caractère sexuel (partie 2)
Ouvrir le dialogue sur le consentement et les violences à caractère sexuel peut parfois mener à des confidences. Recevoir un dévoilement d’agression à caractère sexuel, par exemple, peut vous amener à vivre de nombreuses émotions et c’est tout à fait normal. Afin de vous outiller à recevoir un dévoilement, CALACS agression Estrie et le SHASE vous proposent des attitudes gagnantes.
Être accueillant.e
Parler d’une situation de violence à caractère sexuel peut demander beaucoup de courage et c’est pourquoi il est essentiel d’adopter une posture d’ouverture lorsque vous recevez un dévoilement. D’abord, vous pouvez nommer que vous croyez la personne. En ne cherchant pas à invalider ses propos, vous créez un environnement sécuritaire et sans jugement, dans lequel la personne pourra se sentir accueillie et écoutée.
De plus, si vous posez des questions qui la pousseraient à devoir se justifier ou si vous cherchez à remettre en doute sa parole, la personne pourrait plutôt se refermer ou même, vivre de la culpabilité. Ainsi, plutôt que de chercher à comprendre exactement ce que la personne a vécu, vous devez plutôt adopter une posture d’écoute et lui laisser le choix de vous dire ce qu’elle veut et à son rythme.
Ensuite, vous pouvez l’aider à se recentrer sur le moment présent et à définir ses besoins en lui demandant, par exemple, ce qu’elle aimerait que vous fassiez ou, plus directement, ce dont elle a besoin. Il est important que vous respectiez son rythme, sans chercher à préciser les évènements.
Être clair.e
Une personne peut s’être tournée vers vous afin de dévoiler ce qu’elle a vécu pour une multitude de raisons. Cependant, il est possible que selon votre rapport à cette dernière, vous soyez dans l’obligation de poser certaines actions. Par exemple, vous pourriez être tenu.es de signaler la situation au département de protection de la jeunesse à cause de votre titre professionnel. Établir clairement et de façon transparente ces obligations à la personne permet d’éviter les malentendus.
Si vous n’avez pas d’obligation face au témoignage que vous livre la personne, il est important d’éviter de prendre des décisions à sa place et de plutôt l’aider à définir ses besoins. Forcer une personne à prendre action face à une telle situation, c’est lui retirer son autonomie de choisir.
Référer
Si vous ne vous sentez pas apte à recevoir un dévoilement ou à accompagner la personne dans les différentes démarches qu’elle décide d’entreprendre, vous pouvez la référer aux différents organismes qui accompagnent les personnes victimes d’agression à caractère sexuel.
De plus, si vous pensez que la sécurité de la personne pourrait être compromise, il est important de la diriger vers les services adaptés.
Ressources
Le Soutien aux hommes agressés sexuellement Estrie (SHASE) travaille auprès des hommes qui ont vécu des agressions sexuelles. 819 933-3555
Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuelle (CALACS) Estrie vient en aide aux femmes et aux adolescentes de douze ans et plus ayant été victimes d’agression à caractère sexuel, ainsi qu’à leurs proches. 819 563-9999
Les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) dispensent des services de première ligne à toute personne victime d’un acte criminel et à ses proches, ainsi qu’aux témoins d’un acte criminel. 819 820-2822
Services de police de Sherbrooke (SPS). 819 821-5555
Le Centre d’intervention en violence et agressions sexuelles (CIVAS) de l’Estrie offre des services de traitement psychothérapeutiques pour les auteurs de délits à caractère sexuel ou ayant peur de commettre un délit sexuel. 819 564-5127 poste 222
Capsule : condom et consentement
Le condom est un outil essentiel lorsqu’il est question de consentement. Malheureusement, plusieurs mythes et fausses croyances sont souvent véhiculés par rapport à son importance. Notamment, la culture de la fellation sans condom, soit de ne pas se protéger lors du sexe oral, est très répandue. Ainsi, il peut arriver que des personnes se sentent forcées d’accepter de ne pas utiliser de condom lors du sexe oral par peur du jugement. Aussi, des pratiques comme le stealthing, ou furtivage, sont banalisées – bien qu’elles puissent avoir des conséquences importantes sur la santé physique et psychologiques de la personne victime. C’est pourquoi aborder des sujets comme le consentement, dans sa globalité, est primordial pour prévenir les violences à caractère sexuel.